" CAMILLE CLAUDEL L'INTERDITE ! "
Camille était-elle folle ?
En fond sonore la musique originale du spectacle composée et interprétée par Raphael BREIL
Pas plus qu'à ses contemporains, ce n'est pas par son art que Camille Claudel s'est imposée à la postérité. Plutôt par un désastre : celui de son existence ! "Son oeuvre est toute entière l'histoire de sa vie...des monuments terribles dont la glaise a été pétrie avec de l'âme et du sang" écrira plus tard son frère. Sa mort était passée inaperçue après 30 ans d'internement au milieu de déments...Elle était alors oubliée depuis longtemps.
Camille Claudel...On pense aussitôt au film de Bruno Nuytten (1988) avec Adjani et Depardieu et au magnifique livre de Anne Delbée (1982) qui contribuèrent à faire connaître l'oeuvre et la vie de cette artiste exceptionnelle, si longtemps enfermée, si longtemps interdite !
Dans notre dramaturgie une seule interprète pour traverser Camille sans identification, simplement par sa seule présence, à l'écoute de la voix de Rodin son mentor et son amant et de son frère Paul analysant avec quelle lucidité le drame terriblequi se joue! Faut-il ajouté que Camille n'était pas folle comme l'affirme presque toutes les biographies ! Névrosée, dépressive, parfois hors d'elle-même certes ! Qui ne l'aurait pas été à sa place ?
Surprendre l'artiste dans sa propre lumière enfantant ses démons avec ce défi et cette audace qui n'appartiennent qu'à elle... voilà ce qui m'a conduit. Saisir aussi la Camille de la nuit finale, hantée par son parcours vécu comme un chemin de Croix ! Abandonnée par les siens jusqu'à son frère Paul ! Assistant impuissante mais toujours plus consciente que jamais de tous les épisodes de sa vie...
Sa vie, sa pauvre vie, pareille à ses admirables sculptures, tout en déséquilibre et fragilité !
Jean-Pierre ARMAND
Dramaturgie / Scénographie / Mise en scène